Le Premier ministre a annoncé que son gouvernement n’était pas un gouvernement de cohabitation, ce qui signifie qu’il y a un accord de gouvernement avec le président de la République et entre les député-es macronistes et ceux de LR. Cet accord de gouvernement est soutenu au départ par environ 212 député-es, sous la surveillance constante de l’extrême droite. Deux groupes étant ainsi « réconciliés », ils forment le bloc le plus important à l’Assemblée nationale, mais vont-t-ils tenir longtemps ensemble ? En effet contrairement au Nouveau Front Populaire qui s’était mis d’accord sur un programme, ce nouveau bloc est loin d’en avoir un, et n’a pas plus une unité d’action. Il suffit de se souvenir que la droite LR refusait absolument tout accord avec le macronisme. Leur affaire pourrait vite se lézarder, d’ailleurs cela a déjà commencé avec le départ d’une députée du groupe Ensemble Pour la République.
Pour pouvoir survivre, Macron et Barnier ont donné des gages à l’extrême droite, notamment en plaçant au ministère de l’intérieur, le sénateur Retailleau. Celui-ci n’a pas fait dans le détail en expliquant, dès son arrivée Place Beauvau que sa priorité était de rétablir l’ordre et que la pente pour le faire sera rude, sous-entendant l’inaction de son prédécesseur Darmanin. A peine nommé il a une déclaré au Figaro : « L’immigration, quand elle n’est pas maîtrisée, n’est une chance pour personne, ni pour la France ni pour les immigrés. Le vrai sujet, c’est le nombre. Trop, c’est trop ». Le Rassemblement national jubile de voir qu’à nouveau il gagne la bataille idéologique.
Pour comprendre ce qui se passe actuellement dans la mise en place du nouveau gouvernement Barnier, il faut revenir aux leçons données par les résultats des élections législatives.
Première leçon, la lourde défaite du macronisme dont les représentants sont maintenant très divisés et n’entendent plus être les godillots du président.
Deuxième leçon, le rejet net de l’extrême droite lors du second tour par la mise en place du front républicain.
Troisième leçon, la fracturation en trois blocs de l’Assemblée Nationale avec le Nouveau Front Populaire (NFP) en tête devant le RN, le bloc macroniste et la droite qui vient d’obtenir le poste de premier ministre tout en étant très minoritaire.
La nomination de Michel Barnier, permet de faire une politique à la fois en continuation du macronisme tout en se rapprochant des thèses du RN, afin que ce dernier ne s’associe pas tout de suite aux motions de censure du NFP.
Un appel à un sursaut républicain lancé par les associations de Mémoire iséroises : Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Isère ; Association Départementale de la Fédération nationale des Déportés Internés Résistants et patriotes de l’Isère (FNDIRP) ; Amicale des Anciens de la section Porte du Maquis de l’Oisans ; Association des Anciens Résistants du secteur 3 AS Isère et Maquis des Chambaran ; Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme ; Association des anciens FTPF de l’Isère ; Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance de l’Isère (ANACR) ; Association Nationale des Pionniers et Combattants volontaires du Maquis du Vercors Familles et Amis. Appel soutenu par La Ligue de l’Enseignement – Isère et l’APHG – Académie de Grenoble.
« Nous, associations de Mémoire iséroises, héritières des Résistants et des Résistantes qui ont combattu parfois jusqu’à la déportation et la mort pour que nous retrouvions la Liberté et la Paix, appelons à une mobilisation citoyenne et à un sursaut républicain.
Il y a 80 ans, l’Europe parvenait à briser les chaines des nationalismes qui avait soumis les peuples en détruisant les libertés acquises au fil des siècles. En France, la République se relevait autour d’un gouvernement d’union nationale, composé d’hommes politiques de tous horizons (communistes, socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens et droite républicaine).
L’ADES appelle à voter le 30 juin pour les candidat-es présenté.es par le Nouveau Front Populaire, pour son programme de législature dans l’unité, et pour faire échec à l’extrême droite.
Quel va être le niveau de participation lors de ce premier tour ? Les sondeurs ont du mal à l’estimer de manière précise, d’autant que cela peut varier beaucoup d’une circonscription à l’autre. Il semble, vu l’augmentation très forte des procurations, que la participation augmentera beaucoup par rapport à 2022.
Ils évoquent une participation d’environ 65 %, ce serait en soi un évènement politique qui romprait avec les habitudes des élections législatives précédentes : 57,2% en 2012 ; 48,7% en 2017 et seulement 47,7% en 2022.
Si un tel niveau de participation est atteint, il y aura des conséquences importantes pour le 2ème tour car il pourrait y avoir plus de triangulaires dans les circonscriptions entre le Nouveau Front Populaire, les candidats macronistes et l’extrême droite : en effet il suffirait, pour le ou la candidat.e arrivé.e en troisième position lors du premier tour, d’atteindre 20% des suffrages exprimés pour être au deuxième tour.
La France est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, vous avez le pouvoir de tout changer !
De votre choix dépend notre destin commun. L’avenir de nos enfants est entre vos mains.
Nous pouvons éviter le piège qui nous est tendu. Nous ne voulons plus de la politique de casse sociale et anti-écologique d’Emmanuel Macron, qui porte la responsabilité d’avoir mené l’extrême droite aux portes du pouvoir.
Mais, surtout, nous ne voulons pas d’un danger plus grand encore. Celui du Rassemblement national et de son projet raciste et trompeur : il n’est jamais du côté des plus fragiles. Il fracture et affaiblit la société. Pourtant, pour la première fois sous la Vème République, il est possible que l’extrême droite gouverne la France. Nous ne nous y résoudrons jamais !
Nous avons demandé à un franco-polonais de l’Isère d’expliquer quels enseignements nous fournissent ce qui s’est passé en Pologne ces dernières années pour nous éclairer sur ce qui peut se reproduire ici et maintenant, suite à cette subite dissolution de l’Assemblée nationale.
La dérive fasciste n’a jamais été aussi proche en France. A une semaine du scrutin décisif pour la composition de l’Assemblée Nationale en France, il paraît judicieux de regarder de près le cas polonais où le gouvernement de Droit et Justice a mené pendant 8 ans des politiques qui inspirent le Rassemblement National. Une sorte d’avertissement pour éviter de sombrer dans le pire en s’appuyant sur les 2 textes[1] qui sont d’une criante actualité.
Depuis plusieurs mois la Pologne est à nouveau gouvernée par les forces démocratiques et progressistes. Or, les dégâts laissés par les 2 mandats des ultra-conservateurs de PiS (Droit et justice) restent importants surtout en ce qui concerne l’état de droit et ses fondements construits laborieusement depuis 1989. La victoire de l’opposition pro-européenne et pro-démocratique à l’automne 2023 n’a pas effacé pourtant les causes de l’arrivée au pouvoir du parti de Kaczynski.
Le 13 juin, le nouveau Front Populaire est scellé ; l’ensemble de la gauche et des écologistes présentera un programme pour les 100 premiers jours s’ils sont au gouvernement et des candidatures uniques dans toutes les circonscriptions. Revenons sur les moments importants de la construction de cette union pour faire barrage à l’extrême droite.
Le 10 juin au soir, les partis politiques nationaux, les Ecologistes, La France Insoumise, le Parti Socialiste et le Parti Communiste se sont réunis et signés l’accord suivant : « Quelques jours pour faire front populaire » Ils s’engagent comme nous le souhaitions à soutenir une candidature unique, dès le premier tour, dans chaque circonscription. Ils sont rejoints par de nombreuses autres organisations.
« Nous avons échangé ce jour pour faire face à la situation historique du pays, suite aux résultats des élections européennes et à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Nous appelons à la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes. Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite.
Dans chaque circonscription, nous voulons soutenir des candidatures uniques dès le premier tour. Elles porteront un programme de rupture détaillant les mesures à engager dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire. Notre objectif est de gouverner pour répondre aux urgences démocratiques, écologiques, sociales et pour la paix.
En écho à l’appel des syndicats ce soir et de la jeunesse, nous appelons à rejoindre les cortèges et à manifester largement.
A la manière dont nous gouvernerons, sur un cap clair, nous voulons bâtir ce nouveau front populaire avec toutes les forces qui partagent cette ambition et cet espoir. »
Le 13 juin au soir, voici le communiqué qui scelle le nouveau front populaire :
Pour réagir face au danger de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, manifestation unitaire samedi 15 juin à 14 h, Avenue Alsace Lorraine.
Voici le communiqué intersyndical national du 10 juin 2024, signé par : CFDT, CGT, UNSA, FSU, Solidaires.
« L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite font le score le plus élevé.
Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays. Un politique qui tourne le dos au social et qui crée déclassement, abandon de nos industries et de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la banalisation des thèses racistes, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite prospère.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité.
Les démocrates, les républicains, les humanistes et les écologistes craignaient la date de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, c’est quasiment fait, sous un faux nez ou par une alliance avec une majorité « renaissance » et une droite décomplexée. La préférence nationale est « en marche », le droit du sol oublié, les restrictions pour les étrangers des prestations sociales, avant même que le RN ait gagné dans les urnes ; l’alliance de la majorité des macronistes avec la droite extrême de Ciotti et Retailleau a déroulé le tapis noir à Marine Le Pen et J. Bardella. Depuis des années par grignotements successifs, la préférence nationale – la marque de fabrique de l’extrême droite – sonnait à la porte. Même le Conseil constitutionnel a été indulgent par le passé, souhaitons qu’il se ressaisisse et rappelle les fondamentaux de notre Etat de droit.
Saluons l’attitude résolue des député.es Nupes, de certains député.es macronistes qui refusent de voir les valeurs de notre République ainsi bafouées, en votant contre cette loi et la démission du ministre de la santé Aurélien Rousseau.
Le représentant du raciste Zemmour en Isère est un maire, conseiller départemental de l’Isère, ancien vice-président d’un président Carignon corrompu : M. Dezempte.
M. Dezempte vient de constituer en septembre 2023 une liste d’extrême-droite en Isère pour les élections sénatoriales, avec deux conseillers régionaux de Zemmour, et… M. Simonet, ancien maire de Moirans (Isère) jusqu’en 2020, qui avait choisi comme directrice d’un service en 2005, puis directrice générale adjointe des services en 2011, puis directrice générale des services (DGS) en 2014 de sa ville… Mme Chalas représentante macroniste à Grenoble devenue députée macroniste de 2017 à 2022.
M. Simonet a dû être sensibilisé à l’hommage que M. Macron comptait rendre à Pétain en novembre 2018.
La CRC a transmis ce dossier (le 25 mai 2022) à M. le Préfet de l’Isère, la présidente de la CNIL, la directrice Académique des services départementaux de l’éducation nationale et le directeur de l’URSSAF de Rhône-Alpes. Le parquet de Vienne a ouvert une enquête préliminaire contre X pour favoritisme, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et recel de ces trois délits.
N’oublions pas que ce maire a déjà eu affaire de nombreuses fois à la justice (voir en fin d’article).
Voici le paragraphe sur la confusion entre la gestion d’un mouvement politique et la gestion communale :
C’est le titre du rapport annuel de 370 pages couvrant l’année 2021 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Cette commission exerce sa mission en toute indépendance, fixée par la loi du 5 mars 2007. Elle est composée de représentants des organisations non gouvernementales spécialisées dans le domaine des droits de l’Homme, du droit international humanitaire ou de l’action humanitaire, d’experts siégeant dans les organisations internationales compétentes dans ce même domaine, de personnalités qualifiées, de représentant.es des principales confédérations syndicales, de la Défenseure des droits, ainsi que d’un.e député.e, d’un sénateur-trice et d’un.e membre du Conseil économique, social et environnemental désigné.es par leurs assemblées respectives.
Le bilan est alarmant : les Français sont « plus tolérants », mais les actes racistes sont plus nombreux que jamais, 1,2 million de personnes seraient victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste.
Les résultats du deuxième tour ont montré une forte augmentation de l’abstention pour atteindre 28,01% au niveau national (13,7 millions d’électeurs inscrits) ; c’est un record depuis 1969. Il y a eu 3 millions de suffrages exprimés de moins qu’au premier tour.
Le barrage contre l’extrême droite a fonctionné mais le niveau atteint par M. Le Pen (41,5%) est historique. L’extrême droite augmente de 9 points entre les deux tours, si les politiques publiques ne changent pas radicalement, en 2027 l’extrême droite gagnera l’élection présidentielle.
A la veille du 2ème tour des élections présidentielles, rappelons que la candidate d’extrême droite propose de vouloir changer notre Constitution, par voir référendaire, pour imposer sa politique d’exclusion des étrangers par la préférence nationale qui est contraire à notre bloc constitutionnel, ce qui serait un véritable coup d’Etat constitutionnel.
Il y a un seul article de la Constitution (n° 89) qui permet de réviser la Constitution :
« L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l’article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. »
La politique suivie par « Jupiter » Macron, qui a abandonné les fondamentaux de notre histoire républicaine, fait le lit de l’extrême droite.
Oubliée la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, oublié le programme du Conseil National de la Résistance, oublié que notre Républiqueest d’abord sociale… par contre les riches n’ont pas été oubliés !
Parlons haut et fort de l’abandon de la lutte contre le réchauffement climatique, qui est d’abord une lutte contre les inégalités au niveau local et mondial ! Parlons aussi de la lutte pour la biodiversité et contre les pesticides !
La droite et l’extrême droite de l’Isère ont accueilli un danger pour la République en la personne de E. Zemmour, invité par un membre de la majorité départementale à tenir une réunion préélectorale à Charvieu-Chavagneux, ce personnage se déclarant ouvertement pétainiste et remettant en cause dans toutes ses déclarations, la Constitution, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et le programme du Conseil national de la Résistance.
Pour nous Grenobloises et les Grenoblois cette offensive destructrice de la République et de la démocratie doit être combattue et rejetée.
Souvenons-nous d’où nous venons : par décret du 4 mai 1944, Grenoble est nommée Ville Compagnon de la Libération puis le 5 novembre 1944, le général de Gaulle remettait la Croix de la Libération à Grenoble et la ville était décorée de la Croix de guerre 39-45 avec palme.
Le 12 décembre 2017, l’ancien maire de Meylan avait délivré un permis de construire concernant la construction d’une église par l’association culturelle Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X est très proche des milieux d’extrême droite, notamment du parti d’extrême droite Civitas dont un des responsables a été conseiller régional Rhône Alpes du FN (A. Gabriac).
L’association meylanaise de gauche Meydia a fait un recours contre le permis de construire considérant qu’il ne respectait pas les règles d’urbanisme, mais le tribunal administratif de Grenoble a rejeté ce recours le 15 avril (>> lire le jugement ). L’association va faire appel, la ville de Meylan devrait venir en intervention.
Le 10 mai, le conseil municipal de Meylan unanime a adopté un vœu dirigé vers le gouvernement et le Président de la République leur demandant d’examiner « le bien-fondé et la légitimité du financement d’un tel projet, l’agrément d’une telle association et le respect des règles s’appliquant à l’école hors contrat ». Lors du Conseil de métropole du 21 mai, un vœu allant dans le même sens a été adopté à l’unanimité des groupes présents.
Tout d’abord la décision réjouissante : le 10 décembre le tribunal administratif de Marseille a sanctionné le refus opposé à des associations de porter une assistance médicale et juridique aux personnes exilées enfermées illégalement dans le local attenant au poste de la police aux frontières (PAF) de Montgenèvre. Considérant que cet espace ne peut constituer un local de « mise à l’abri », le juge des référés vient s’inscrire dans la lignée de la décision du 30 novembre dernier du tribunal administratif de Nice. Reprenant la décision du Conseil d’Etat du 27 novembre dernier, le tribunal rappelait qu’« un refus d’entrée ne peut être opposé à un étranger qui a pénétré sur le territoire en franchissant une frontière intérieure terrestre ». En confirmant l’illégalité des pratiques de l’administration à la frontière franco-italienne, que les associations ne cessent de dénoncer, cette décision pose les bases d’une reconnaissance de l’illégalité de la privation de liberté des personnes exilées à cette frontière.
Ces récentes décisions permettent d’ouvrir une nouvelle voie à la reconnaissance et à la sanction des violations quotidiennes des droits des personnes exilées à la frontière franco-italienne, les associations appellent désormais à ce qu’elles se traduisent dans les faits. Il faut que cessent, enfin, ces pratiques qui violent les droits et mettent en danger la vie de nombreuses personnes, chaque jour, aux frontières françaises.
Pour la première fois l’extrême droite aura été autorisée à déposer une gerbe lors de la cérémonie du 11 novembre à Grenoble et ceci grâce à l’autorisation du préfet suite à la demande des parlementaires « En Marche », ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Lors de cette cérémonie c’est à l’Etat de déposer une gerbe. Or les parlementaires ne représentent pas l’Etat ; mais la volonté de certains députés de vouloir absolument se montrer les a poussés à faire pression sur le préfet pour qu’il les autorise à faire ce dépôt. Du coup la députée européenne d’extrême droite s’est engouffrée dans la brèche.
Le maire de Grenoble a vivement critiqué cet acte : « Au moment où le président de la République dérapait lourdement en saluant les qualités militaires de Philippe Pétain, pourtant frappé d’indignité nationale, les députés de la république en marche des circonscriptions de Grenoble faisaient pression avec insistance sur la préfecture de l’Isère afin qu’elle leur octroie le privilège, inédit à Grenoble, de déposer des gerbes lors des commémorations nationales du centenaire de l’Armistice.Cette torsion du protocole républicain a pour odieuse conséquence de faire sauter un garde-fou : pour la première fois à Grenoble, l’extrême-droite sera mise à l’honneur lors des cérémonies en déposant elle aussi une gerbe. »
Il faut se souvenir que le 11 novembre à Grenoble n’est pas uniquement une commémoration de l’armistice de 1918, mais aussi un symbole qui a servi contre l’oppression nazie et vichyste. Dans le décret du 4 mai 1944 signé par le Général de Gaulle, qui fait la ville de Grenoble « Compagnon de la libération », se trouve la citation qui fait expressément référence au 11 novembre 1943 :
Samedi 10 novembre à 14 h 30, Place Félix Poulat à Grenoble, rassemblement en solidarité avec le Brésil. Non au fascisme, solidarité avec le peuple brésilien.