Le Premier ministre a annoncé aux maires, le discours « tarte à la crème » habituel, dont une simplification des normes, mais n’a pas cédé sur les ponctions financières sur les collectivités
« … nous mettons en garde solennellement les gouvernants d’aujourd’hui et ceux qui aspirent à les remplacer demain quant à une conclusion trop rapide : notre résistance aux épreuves ne doit pas être perçue comme une invitation à ne rien changer. Au contraire, les maires sont les premiers témoins des fissures de notre modèle républicain et bien souvent ils sont seuls pour colmater les brèches. Est-ce que la cité va craquer ? Nous ne voulons plus être réduits à un rôle de gestionnaires de l’urgence et de sous-traitants mal traités d’un Etat affaibli. Nous n’acceptons plus que l’Etat nous entraîne dans son naufrage. La loi de finances pour 2026 en est l’illustration éclatante. Avant tout autre débat ou projet, les finances des collectivités locales et particulièrement du bloc communal doivent être préservées ; la parole de l’Etat doit être enfin tenue sous peine que la confiance ne soit plus qu’une pièce de musée.
À l’occasion du Conseil métropolitain du 7 novembre 2025 lors duquel des représentant·es locaux du mouvement #ÇaNeTientPlus! ont partagé la situation alarmante des associations en Isère, le groupe Une Métropole d’Avance plaide pour une trajectoire budgétaire protectrice et solidaire, capable de maintenir des services publics de proximité de qualité, d’accompagner la transition écologique et de préserver les emplois locaux.
Le contexte d’austérité est préoccupant. Après une année 2025 déjà marquée par une restriction budgétaire de 15 millions d’euros, la Métropole de Grenoble fait face à la perspective d’une nouvelle réduction de ses dotations et donc de ses marges de manœuvre, mettant en péril sa capacité à investir dans la transition écologique (dont le logement social) les mobilités durables et la rénovation énergétique, tout en absorbant la hausse des coûts de fonctionnement liée à l’inflation.
Dans le même temps, le territoire subit une dégradation rapide de l’emploi : plusieurs entreprises du bassin grenoblois, notamment dans la filière chimique (Arkema, Vencorex), et tout récemment Teisseire, annoncent des suppressions de postes, tandis que le secteur associatif et l’économie sociale et solidaire sont à leur tour fragilisés.
La Chambre régionale des comptes a rendu ses observations définitives sur la gestion de la SEM Grenoble Habitat essentiellement pour les années 2019-2023 en intégrant les dernières données connues. Les observations ont été présentées au conseil municipal de Grenoble du 3 novembre 2025. Elle note qu’il s’agit d’un acteur important pour le logement social au sein de la métropole de Grenoble. « Malgré sa taille modeste comparée aux autres acteurs du domaine, la SEM apporte une contribution significative en termes de production de logements, notamment locatif social. Sa participation au plan local de l’habitat pourrait être formalisée de façon plus précise, notamment sur la localisation des programmes immobiliers (à mettre en adéquation avec les zones les plus tendues de la métropole) et pour fixer un niveau de production compatible avec ses contraintes financières. »
Comme tous les bailleurs sociaux, Grenoble Habitat a souffert des politiques gouvernementales successives en particulier par la réduction du loyer de solidarité (RLS) créée en 2018 (-1,4 M€ de recettes annuelles pour GH), par l’augmentation du taux du livret A qui a une incidence directe sur les taux d’intérêts payés par les bailleurs sociaux (augmentation pour GH de 3,6 M€ de taux d’intérêts en 2023). Mais Grenoble Habitat a plus souffert car ses logements sociaux sont en moyenne assez jeunes avec pour conséquence des amortissements plus élevés que la moyenne et a subi une fraude qui lui a fait perdre plus d’un million d’euros. D’où une dégradation de la situation financière, même si les comptes annuels étaient toujours bénéficiaires.
Sur les questions budgétaires, pourquoi de nombreux élu-es se contentent-ils-elles de facilités coupables pour laisser croire que tout est simple.
La paresse est mauvaise conseillère, l’affichage d’incompétence également ! Sur le Rapport d’Orientation Budgétaire nous avions fait état de quelques grandes données financières de 2025 à 2028 où apparaissait l’évolution des recettes et des dépenses de fonctionnement, de l’épargne brute (CAF brute), le taux d’épargne brute, le remboursement en capital de la dette, de l’épargne nette (CAF nette) et de la capacité de désendettement.
Or les oppositions qui sont montées au créneau, se sont focalisées sur le paramètre qui a le plus varié, c’est à dire la CAF nette (Capacité d’Autofinancement Nette) qui diminuerait entre 2025 et 2028 de 60%, passant de 24,5 M€ à seulement 10 M€. Ce serait donc la catastrophe !
Pourtant l’histoire financière de Grenoble montre que le montant de l’épargne nette avait plutôt avoisiné une moyenne assez proche de zéro. Elle a été fortement augmentée lorsqu’il y a eu des augmentations d’impôts, sous Carignon lorsqu’il a fait payer la subvention au syndicat intercommunal (l’ancêtre de la Métro) de 100 millions de francs, (15 millions d’euros) par les contribuables en 1992 ; en 2009 lorsque Michel Destot augmente les taux des impôts de 9 % et en 2023 lors de la dernière augmentation de la taxe foncière.
Comme chaque année, la loi impose aux collectivités de présenter un rapport d’orientation budgétaire (ROB) dans les 2 mois précédant le vote du budget primitif. Traditionnellement à Grenoble le vote du budget a lieu en décembre, et le débat d’orientation budgétaire en novembre. La loi et les règlements imposent que le rapport d’orientation budgétaire présente de manière détaillée et sincère l’évolution des finances de la commune sur plusieurs années. Le ROB retrace les grandes évolutions des équilibres financiers jusqu’à fin 2028.
Ce qui est proposé au débat du conseil municipal du 3 novembre 2025, dément totalement les élucubrations mensongères de la liste de droite menée par Carignon, qui propose de diminuer les dépenses de fonctionnement de 10 % chaque année (30 millions d’euros) sinon ce serait la catastrophe financière. Mais avec une telle diminution, les services publics seraient totalement dégradés et par voie de conséquence, il pourrait alors baisser les impôts. Le fait qu’il ne le propose même pas montre bien que sa proposition est de la démagogie de bas étage !
Historiquement Grenoble est une ville qui propose des services publics nettement plus importants que la moyenne des autres grandes villes, ceci se mesure en comparant les dépenses de personnel avec celle des autres villes. On peut comparer les finances entre communes de même importance (supérieure à 100 000 habitants) à fin 2024, les chiffres viennent d’être édités par la DGCL.
En 2024, Grenoble a dépensé en masse salariale 1000 € par habitant, les autres grandes villes 800 €/habitant. Dans les augmentations des dépenses de personnels il y a des décisions imposées par les gouvernements, notamment la forte augmentation des cotisations retraite des agent-es, ce qui atteint plus Grenoble que les autres villes puisqu’il y a plus de personnel.
Mais attention l’année 2025 pourrait s’avérer être un peu plus difficile vu les diminutions de recettes et l’augmentation des dépenses imposées par le budget de l’Etat adopté en février 2025. On en saura plus lors du conseil municipal du 3 novembre 2025, qui débattra du Rapport d’orientation budgétaire et lors de l’adoption du budget primitif pour 2026, le 15 décembre.
Une étude de l’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales d’octobre 2025 fournit des informations intéressantes sur le coût des polices municipales en 2024. On voit que Grenoble se situe dans la moyenne des grandes villes pour ses dépenses concernant la police municipale avec 49 €/h. Un des candidats de droite, soutenu par le parti Horizons d’Edouard Philippe aux prochaines élections municipales à Grenoble, propose d’augmenter violemment ces dépenses de fonctionnement à 86 €/h ainsi que des investissements de plus de 10 millions d’euros notamment en caméras de vidéosurveillance intelligentes. Ce serait pour faire croire que cette augmentation va lutter contre l’insécurité, ce qui n’est pas du tout assuré. Mais comment financer de telles dépenses ? Le candidat démagogue ne le dit pas… par ailleurs les dépenses de fonctionnement par habitant sont en moyenne plus élevées dans les polices municipales équipées de l’arme létale par rapport aux autres communes armées (entre +20% et +35% en fonction de la strate d’effectifs).
Pour se fabriquer une image de grande compétence pour gérer une ville, il faut effectivement démarrer sur la question des finances qui résume tout. L’action municipale n’est pas faite par les élu-es mais par les services et leurs agent-es et la réalité de ces actions se résume en chiffres dans les budgets annuels. Donc pour paraitre un bon candidat, sérieux et compétent il faut aller dans le concret de certains chiffres qui donnent une image de la politique qui sera suivie. Du coté de la droite pilotée par Alain Carignon, on réunit des soi-disant experts pour faire passer des messages qui devraient emporter l’adhésion des habitantes et habitants.
En avant dans la découverte du charlatanisme financier de l’ancien maire corrompu. « Avant de dire ce qu’on va faire, nous allons expliquer comment on va le faire, c’est-à-dire comment on va dégager de quoi financer nos propositions. »
Un long exposé débute par une analyse de la trajectoire financière de la ville, en comparant la dette et les dépenses de fonctionnement (voir plus bas), mais il faut attendre la fin pour enfin savoir ce qui va être proposé pour à la fois la ville et la Métro, dont les dépenses de fonctionnement sont respectivement de 300 M€ et de 500 M€, soit si on les ajoute 800 M€ et voilà le miracle annoncé :
Le 15 septembre 2025, la Cour des comptes rend un rapport sur la contribution des usagers aux transports en commun. Les magistrats de la Cour ont un parti pris très net sur le fait que ce doit être aux usagers de participer fortement à leur financement. Pourtant quand on compare les coûts supportés par les collectivités et l’Etat pour assurer aux voitures particulières et aux camions leurs déplacements sur les voiries, on est proche de la gratuité totale pour ce mode de transport non collectif et qui a des impacts écologiques forts. Pourquoi n’y aurait-il pas une socialisation forte du coût des transports collectifs (pouvant aller jusqu’à la gratuité) qui ont un impact écologique bien meilleur, alors qu’il y en a une pour les transports individuels ?
La vision purement comptable de la Cour des comptes l’empêche d’analyser plus finement le financement des transports collectifs, notamment elle pourrait insister sur la nécessité de laisser aux autorités organisatrices des TC de pouvoir fixer le taux du versement mobilité comme le fait la RATP, au lieu de le bloquer à 2% pour les réseaux hors Ile de France.
Les grands équilibres du CFU du budget principal ont été analysés dans un article précédent Compte financier unique 2024 de la commune de Grenoble « ADES – Le Rouge et le Vert qui démontrait une situation financière saine de la ville de Grenoble permettant d’affronter les difficultés imposées par le gouvernement au budget 2025. On saura cet été qu’elles vont être les difficultés pour les collectivités pour l’année 2026, lorsque le gouvernement précisera sa stratégie financière.
Lors du conseil municipal du 23 juin 2025, l’adjoint aux finances, Vincent Fristot a présenté les grands choix politiques exprimés à travers les dépenses de fonctionnement et d’investissement durant l’année 2024.
Le bouclier social et climatique décidé en 2023 qui s’est rajouté aux priorités habituelles pour protéger mieux les habitants monte en puissance : 7,8 M€ de dépenses en fonctionnement et 0,9 M€ en investissement : mobilités 1,2 M€, logements1,2 M€, alimentation 1,3 M€ ressources humaines 4,3 M€, santé émancipation 0,8 M€.
On assiste maintenant presque chaque jour à des annonces de nombreux ministres qui indiquent qu’il sera indispensable que les dépenses des collectivités locales ralentissent en 2026. Certaines des propositions sont immédiatement retirées créant une cacophonie savamment orchestrée. Les chiffres d’économies de 5 à 8 milliards d’euros de dépenses en moins circulent ici et là. Tout est fait pour persuader les élu-es locaux qu’ils devront passer à la moulinette d’une austérité renforcée.
Mais si le prélèvement n’est pas reconduit en 2026, les collectivités pourraient ne pas percevoir les reversements prévus par la loi de finances pour 2025. La loi dispose en effet que « le produit de la contribution… est reversé, les trois années suivant sa mise en réserve, à hauteur d’un tiers par année et dans la limite du montant du produit de la contribution pour l’année en cours ». S’il n’y a pas de prélèvements en 2026, il n’y aura pas de reversements du Dilico prélevé en 2025 ! D’où une perte sèche de 5,9 M€ pour la Métro et 0,7 M€ pour Grenoble et des dizaines ou centaines de milliers d’euros pour une vingtaine de communes de l’agglomération.
Cette étude ne rappelle malheureusement pas le très mauvais coup porté aux bailleurs sociaux par la politique macroniste qui a supprimé le versement des APL aux locataires du logement social et pour éviter de les appauvrir, il a appauvri le bailleur en lui imposant de baisser les loyers du montant des APL supprimées, c’est la RLS (Réduction du loyer de solidarité) qui coûte 1,3 milliards d’euros aux bailleurs chaque année. L’Etat s’est par ailleurs totalement désengagé du financement des bailleurs sociaux. Il serait vraiment urgent de réfléchir à la création d’un service public du logement décliné au niveau national et local
L’étude évoque quatre grands leviers financiers mobilisés par les bailleurs sociaux pour soutenir ces services :
Le 28 février 2025, le Conseil départemental a débattu de son rapport d’orientation budgétaire (ROB) qui précède obligatoirement (moins de deux mois avant) le vote du budget primitif du département de l’Isère.
Pour avoir une vue synthétique rapide sur le budget d’une collectivité territoriale, une comparaison avec les départements de même strate, permet une analyse rapide en comparant les recettes et les dépenses en euros par habitants entre le département de l’Isère et la moyenne des départements de plus d’un million d’habitants, ces dernières années.
Ce qui saute aux yeux immédiatement c’est que la situation financière du CD38 est très confortable par rapport à celle de la moyenne des autres départements :
Les recettes de fonctionnement sont à peu près dans la moyenne grâce à une dotation de l’Etat nettement supérieure à la moyenne (plus de 40 M€) qui compense des impôts locaux moins importants.
Les dépenses de fonctionnement sont très inférieures à la moyenne de plus de 100 M€ car les dépenses sociales sont nettement inférieures : 45 M€ de moins pour les aides à la personne et 55 M€ de moins pour les frais de séjour et d’hébergement.
Le 14 février, un débat d’orientation budgétaire a lieu au conseil métropolitain, il précède obligatoirement (moins de deux mois) le vote du budget annuel de la Métro, prévu en avril 2025. Contrairement à d’autres collectivités, la Métro a fait le choix de retarder le plus possible le vote du budget en absence d’une loi de finances de l’Etat ; elle aurait pu proposer un budget primitif plus tôt et le corriger plus tard par une décision modificative comme le font d’autres collectivités.
Le rapport sur les orientations budgétaires (ROB) porte notamment sur les évolutions prévisionnelles des dépenses et des recettes, en fonctionnement comme en investissement. Il doit contenir des informations relatives à la structure et la gestion de l’encours de dette contractée et les perspectives pour le projet de budget et évalue l’évolution prévisionnelle du niveau d’épargne brute, d’épargne nette et de l’endettement à la fin de l’exercice, ainsi que la structure des effectifs, les dépenses de personnel…
Le ROB qui a été élaboré depuis de longues semaines souffre du manque d’analyse précise des conséquences de la loi de finances 2025 adoptée par le parlementqui vient d’être globalement acceptée par le Conseil Constitutionnel. Mais il reste donc un flou important dans l’ampleur de l’austérité imposée par cette nouvelle loi de finances, qui semble atténuer un peu la dureté du projet de loi Barnier.
Les foyers les plus aisés en termes de revenu perçoivent en moyenne 1 030 k€ selon leurs déclarations d’impôts sur le revenu, contre 32 k€ en moyenne pour les autres foyers.
Ce revenu moyen a augmenté en moyenne de 4,7 % par an entre 2003 et 2022 (+ 3,0 % en termes réels) contre 2,0 % pour le reste des foyers (+ 0,5 %). Les revenus des foyers les plus aisés, composés en majorité de revenus de capitaux mobiliers et de traitements et salaires, sont cependant plus volatils que ceux du reste de la population ; ils ont été sans doute plus affectés par la conjoncture économique et les modifications législatives de ces dernières années. L’évolution des revenus de ces foyers a contribué à augmenter la concentration des revenus entre 2003 et 2022, mais d’une façon relativement limitée.
Le 14 janvier 2025, la Cour des comptes rend un rapport très critique sur la filière EPR. Il s’agit du démarrage chaotique d’une nouvelle filière qui présente d’importants risques industriels et financiers. La Cour rappelle les retours d’expériences suite aux implantations des EPR en Chine (Taishan 1 et 2), en Finlande (Olkiluoto 3) puis Flamanville 3. Sont pointés les dysfonctionnements techniques entrainant des dérives financières qu’on retrouve sur le chantier d’Hinkley Point où EDF est confronté à une forte augmentation des coûts, à tel point que la Cour déconseille fortement à EDF de participer au projet de Sizewell en Grande Bretagne.
Cela met en cause la rentabilité de la filière des EPR2. La Cour estime que « le programme EPR 2 est marqué par un retard de conception, une absence de devis abouti et de plan de financement alors qu’EDF demeure très fortement endetté. Les conditions de financement de ce programme n’étant toujours pas arrêtées, la rentabilité du programme EPR 2 reste à ce jour inconnue. »
Encore une fois l’entêtement des décideurs est en train de fragiliser notre politique énergétique en privilégiant des investissements hasardeux dans le nucléaire plutôt que les énergies renouvelables dont le prix du KWh est inférieur à celui du nucléaire, surtout avec la mise en route de Flamanville 3. Qui va payer ces errements ? L’EPR de Flamanville a coûté 23,7 milliards d’euros, donc encore beaucoup plus cher qu’annoncé.
Macron, après avoir vainement essayer de reprendre la main espérant piloter la nouvelle donne politique suite à la censure du gouvernement Barnier, a seulement pu nommer François Bayrou comme Premier Ministre; à ce dernier de proposer un gouvernement et s’atteler à la reprise des débats parlementaires notamment sur les lois de finances 2025.
Le dernier acte du gouvernement Barnier a été de déposer au Parlement le 11 décembre la loi spéciale qui va permettre d’assurer la continuité des actions de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités publiques. Elle devrait être adoptée, éventuellement amendée à la marge, sans problème particulier et promulguée avant la fin de l’année puis suivie d’un décret allouant des crédits à l’exécution des services publics précisant le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics dans les conditions approuvées l’année précédente par le Parlement.
En attendant que les vraies lois de finances soient adoptées, les collectivités locales recevront par douzièmes, chaque mois la DGF et ne seront en rien paralysées dans leurs actions en attendant la nouvelle loi de finances 2025.
Pourquoi les élu.es minoritaires et d’opposition essayent de faire croire que la ville est très endettée alors qu’au contraire le niveau de la dette est très supportable ? Le « trumpisme » gagne aussi du terrain à Grenoble.
La règlementation prévoit que les communes lors de l’adoption de leur compte administratif, qui rend compte de la réalité de la situation financière, des comparaisons soient faites en euros par habitants avec les communes de la même strate démographique.
Pour ce qui concerne la dette de la commune on trouve deux données : encours de la dette en euros par habitant et le rapport encours de la dette sur recettes réelles de fonctionnement (en pourcentage) et la comparaison avec les communes de la même strate (communes de plus de 100 000 habitants).
Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a été saisi par le Gouvernement, le 25 octobre 2024, pour rendre un avis sur les prévisions macroéconomiques associées au projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) pour 2024, sur le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses et sur la cohérence de ce projet de loi avec la trajectoire pluriannuelle de solde structurel.
Il a rendu son avis le 6 novembre 2024, avant la discussion de ce projet par le parlement. En voici la synthèse, estimant plausible que le déficit public en fin 2024 atteigne les 6,1% du PIB à comparer à l’estimation initiale de 4,4% déjà jugée optimiste par le HCFP. La dégradation des finances publiques avait démarré dès 2023.
Si le parlement ne vote pas les diminutions de recettes des collectivités prévues par le gouvernement Barnier, la situation financière de la ville sera très correcte pour les trois années qui viennent. C’est ce qui ressort du Rapport d’orientation budgétaire (ROB) débattu au Conseil du 4 novembre 2024.
C’est exactement l’inverse de ce qui se passe pour l’Etat qui est obligé, en urgence, de diminuer encore les crédits prévus pour 2024 de 5 milliards d’euros pour limiter le déficit public à 6,1% du PIB…
A Grenoble, l’épargne brute resterait autour de 12% des recettes de fonctionnement et la capacité de désendettement resterait inférieure à 8 ans. On serait loin des lignes rouges de 7% et de 15 ans.
Cependant une forte augmentation des investissements serait nécessaire pour préparer les transitions et entraînerait une augmentation de la dette de 40 M€ dont le stock resterait inférieur au niveau des recettes de fonctionnement (90%).