Du 3 au 11 septembre s’est tenu à Marseille le Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). A cette occasion deux associations Notre Affaire à Tous et POLLINIS ont lancé une action en justice contre l’Etat pour manquement à ses obligations de protection de la biodiversité. Ce qui est visé par ce recours en carence fautive, ce sont les défaillances du processus d’autorisation de mise sur le marché des pesticides qui sont la cause principale du déclin de la biodiversité.
« LES DERNIÈRES ÉTUDES SCIENTIFIQUES SONT IMPLACABLES
Au niveau mondial, plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin, dont 30 % menacées d’extinction et tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface de notre planète dans 100 ans. En Europe, la masse des insectes ailés a déjà diminué de 75 % en moins de trente ans. En première ligne, les insectes pollinisateurs, tels que les abeilles, dont dépendent 84 % des espèces cultivées en Europe.
L’État français, conscient de ces enjeux dramatiques, tient des discours ambitieux sur la protection de l’environnement et multiplie ses engagements internationaux, européens et nationaux, récemment réitérés dans le cadre du Congrès de l’UICN.
Au moment de la rentrée scolaire au lycée Mounier qui s’ouvre à la vue depuis l’avenue Marcelin Berthelot avec la destruction d’une partie des bâtiments historiques, on doit rappeler que ce lycée a failli disparaitre. C’est en novembre 2020 que les élèves sont entrés dans les nouveaux bâtiments ; il reste encore à construire le Clept, l’internat, le stade et à réhabiliter le gymnase. La fin des travaux interviendrait en 2023, le chantier a pris au moins deux années de retard, suite notamment à un arrêt dû à l’arrivée de L. Wauquiez à la Région.
Il faut rappeler la lutte exemplaire qui a sauvé ce lycée de la destruction, alors que le Président de la Région (PS), le Recteur d’Académie et le maire de Grenoble Michel Destot (PS), s’étaient mis d’accord pour fermer définitivement le lycée, en essayant de faire croire que les bâtiments risquaient de s’écrouler et qui ont tout fait pour arriver à leurs fins. Cette lutte exemplaire a beaucoup pesé lors de l’élection municipale de 2014 à Grenoble.
La lutte a regroupé des professeurs, des personnels du lycée, des parents d’élèves, des élèves, des anciens élèves et de nombreux soutiens en particulier d’élu-es écologistes à la ville et à la Région qui ont été en première ligne. L’ADES y a participé activement en apportant une aide précieuse pour aider aux recours auprès de la justice administrative, recours qui ont grippé et bloqués les volontés destructrices du Recteur, du Président de la Région et du maire de Grenoble.
Toutes ces énergies ont été regroupées dans le collectif Mounier qui n’a jamais cessé de croire en la victoire finale. Il aura fallu plus de 3 ans d’une mobilisation sans faille pour que fin 2013 l’Assemblée régionale Rhône-Alpes vote enfin une délibération validant le choix de la maîtrise d’œuvre pour la «déconstruction-reconstruction» du lycée Mounier au même endroit.
Le 10 juin, tribunal judiciaire de Grenoble a rejeté l’attaque d’Apsys, promoteur du centre commercial Neyrpic à Saint Martin d’Hères, contre les opposants au permis de construire. Au lendemain du dépôt par des habitants de Saint Martin d’Hères du recours en annulation du nouveau permis de construire, Apsys a poursuivi les requérants devant le tribunal judiciaire pour lui demander de les « punir » en réclamant des dizaines de millions d’euros de dommages estimant que leur recours administratif était abusif.
Les requérants représentés par leur avocat, M° José Borges de Deus Correia ont obtenu qu’Apsys soit débouté de toutes ses demandes et soit condamné à leur verser une indemnité de 3000 €. Apsys pourra éventuellement faire appel, sous un mois, de cette décision de première instance.
Le 24 juin aura lieu l’audience au tribunal administratif de Grenoble traitant du recours des requérants contre le permis de construire. Il faut souhaiter que l’actualité concernant la grave pollution de l’école Polytech qui a entrainé sa fermeture, indique au tribunal de prendre en compte le mauvais traitement de la pollution du site Neyrpic, tout proche de Polytech, lors de l’enquête publique préalable à la délivrance du permis de construire
Le collectif Neyrpic autrement a fait un communiqué suite à la découverte de la pollution à Polytech :
Le 3 avril, le Dauphiné Libéré publie une page complète vantant le projet de tunnel Lyon-Turin avec seulement l’indication en tout petit « PUBLI INFO », cachant, sous cette définition qui ne signifie rien, une pure publicité sans indiquer qui a fait cette publicité. En lisant attentivement cette page on devine qui en est l’auteur : la société TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin) qui est le promoteur du tunnel. Les tenants du tunnel montrent qu’ils sont inquiets pour devoir payer une telle publicité en peine campagne électorale des élections départementales et régionales.
Ne
nous laissons pas berner ! Le projet Lyon-Turin n’a rien d’écologique. Au
contraire, c’est un projet « climaticide »
!
Dans
le manifeste d’Aternatiba il y a des analyses très pertinentes sur le caractère
non écologique des centres commerciaux et sur le fait que la mairie ait tout
cédé au promoteur Apsys et de ce fait perdu tout contrôle sur le projet. Un
autre intérêt de ce manifeste, c’est qu’il propose un autre projet pour cette
friche industrielle.
Le 19 novembre dernier, le
Conseil d’Etat a donné trois mois au gouvernement pour justifier que la
trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030
pourra être respectée. Pour répondre à cette question, l’Affaire du Siècle (Notre
Affaire à Tous ; Oxfam France ; La Fondation pour la Nature et
l’Homme ; Greenpeace France) a déposé de
nouveaux arguments juridiques accompagnés par une étude très développée (plus
de 250 pages) réalisée par le cabinet d’expertise indépendant Carbone 4.
L’étude démontre qu’il est indispensable de mettre en place des mesures
supplémentaires pour que la France respecte ses engagements climatiques à
l’horizon 2030.
Cette étude intitulée “L’État
français se donne-t-il les moyens de son ambition climat ?” couvre
l’ensemble des secteurs d’émissions couverts par la Stratégie nationale bas
carbone, la feuille de route établie par l’État pour réduire ses émissions de
gaz à effet de serre. Elle examine en particulier les mesures sur trois
secteurs représentant la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la
France : le transport de personnes, le logement et l’agriculture.
Dans de nombreux territoires
du département, la Direction de la Poste décide de fermer des bureaux de poste
pour faire des économies, au lieu d’inventer d’autres rapports avec les usagers
et leur offrir de nouveaux services qui manquent cruellement depuis que les
gouvernements successifs ont abandonné des services publics au motif qu’ils
n’étaient pas rentables. Même à Grenoble l’offensive pour diminuer le nombre de
bureaux de poste est toujours là. Heureusement les mobilisations des syndicats,
des usagers et des élus ont à plusieurs reprises fait reculer la Direction de
la Poste.
Le dernier évènement
d’importance est le sauvetage des services rendus dans des bureaux de poste du
Grésivaudan et éviter la fermeture de celui de Brignoud, grâce à une lutte
déterminée et longue des guichetiers des secteurs de Pontcharra et Domène.
Voici
le communiqué du syndicat Sud PTT de l’Isère du 4 février 2021 :
Dans une lettre ouverte aux mutuelles de l’Isère, l’Union de Quartier Berriat-St-Bruno, le Collectif des usagers des Cliniques Mutualistes, Les Amis des Cliniques Mutualistes de Grenoble lancent un appel à l’ensemble du mouvement mutualiste isérois : « Le mouvement mutualiste isérois doit renouer avec ses valeurs et mettre fin au scandale de la « vente » de la Mut’ »
Cette lettre ouverte a été
diffusée dans la presse locale et nationale début février, elle met les
dirigeants du mouvement mutualiste devant leurs responsabilités face à la vente
du GHM à Doctegestio, qui contrairement à ses affirmations, n’a rien à voir
avec l’économie sociale et solidaire, c’est au contraire le prototype de groupe
privé à but très lucratif.
La Métro a décidé de
préempter les murs pour contrer la vente à Icade-santé pour 50 M€, elle propose
un montant moins spéculatif de 37 M€. Les vendeurs ont décidé d’attaquer cette
décision de préemption.
La lettre ouverte très détaillée
se termine ainsi :
Il n’aura pas fallu plus de
trois mois pour que le nouveau gestionnaire du GHM, Doctegestio, mette en place
ses modes de gestion habituels pour rentabiliser son investissement. En effet
il n’est pas venu là pour faire du service d’intérêt général, mais pour faire
du fric. Et pour faire vite des économies sur le fonctionnement, il faut faire pression
sur le personnel, ce qui devient intolérable à tel point que plusieurs
démissions sont intervenues, qu’un préavis de grève illimitée a été déposé
ainsi qu’un dépôt de plainte pour entrave au fonctionnement du Comité Social et
Environnemental. M. Bensaïd le patron de Doctegestio a déclaré qu’il avait
prévu de résorber rapidement le déficit annuel de 3 M€ et qu’il avait déjà
atteint 2,3 M€ d’économies : on mesure la violence de cette gestion.
Une manifestation a eu lieu
le 18 janvier pour protester contre ces méthodes inadmissibles et soutenir les
actions à venir.
Le 8 janvier 2021, SNCF Réseau répond à la demande de renseignements du collectif l’Etoile Ferroviaire de Veynes sur les travaux à réaliser pour rénover la ligne Grenoble-Gap d’ici à 2022 et évoque la poursuite de travaux complémentaires à l’horizon 2024 pour assurer la pérennité à long terme de cette ligne qui a été sauvée grâce à une mobilisation exemplaire des usagers et de toutes les collectivités.
Les associations qui ont
lancé l’Affaire du siècle (plus de 2,3 millions de signatures), Notre
Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace et Oxfam
accompagnées de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, la
Fondation Abbé Pierre et France Nature Environnement se sont
retrouvées au tribunal administratif de Paris le 14 janvier 2021. Les associations demandent
que l’Etat respecte les engagements qu’il a pris concernant le changement
climatique, or la France a systématiquement dépassé les plafonds d’émissions de
gaz à effet de serre qui étaient fixés pour chaque année dans la loi ; elle
réduit depuis 2015 ses émissions deux fois trop lentement par rapport à la
trajectoire prévue. L’objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020 n’est
pas respecté. Le retard pris sur la rénovation énergétique des bâtiments est
tel qu’il faudrait multiplier par 10 le rythme d’ici à 2030. Les émissions de
gaz à effet de serre dans le secteur des transports n’ont baissé que de 1,5%
alors que l’objectif était de -15% !
Une première victoire avait
déjà été franchi avec la décision du Conseil d’Etat le 19 novembre
2020, dans le dossier de Grande-Synthe, où la ville de Grenoble est venue en intervention.
Le Conseil d’Etat a reconnu le caractère contraignant des objectifs et
trajectoires climatiques et la nécessité d’évaluer l’action publique avant
2030.
Le 9 décembre, de nombreux partis et mouvements
politiques de gauche, écologistes et citoyens grenoblois ont fait une
déclaration commune s’opposant clairement à la proposition de loi sur la sécurité
globale. Face aux mesures atteignant frontalement la vie privée, la liberté d’information,
en particulier à travers son article 24, les signataires proposent une
alternative à l’opportunisme sécuritaire du pouvoir macroniste : « La présence humaine, le dialogue, les politiques
globales, la refondation des missions de la police sont sur le long terme les
seules solutions pour « Garder la paix » plutôt que « Maintenir
l’Ordre » de la Cité. Le cauchemar du contrôle généralisé, les drones et la
reconnaissance faciale, l’interdiction du contrôle citoyen et journalistique
sur les actions de la police, ne font pas partie d’un projet républicain
véritable. »
Signataires : ADES, EELV, Ensemble! Grenoble Métropole, Génération.s, La France Insoumise, Réseau Citoyen Grenoble
Samedi 21 novembre à 16h ! Manifestation contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux minorisé.e.s de genre. Départ devant l’Hôpital « couple-enfants » à la Tronche. A l’appel du Planning Familial 38 et de nombreuses organisations. Manifestation autorisée par la préfecture.
Le 15 novembre 2020, André
Béranger a selon ses mots « tiré sa
révérence », ne supportant plus une maladie neuro-dégénérative qui
l’empêchait de vivre dignement. La veille, un rassemblement de soutien s’est déroulé
sous ses fenêtres pour un dernier hommage.
Inlassable défenseur de la
Villeneuve depuis sa création comme instituteur engagé dans un projet
pédagogique novateur, puis directeur de l’école des Charmes, enfin chef de file
des anti-démolitions de logements de la Villeneuve avec l’organisation du
référendum d’initiative citoyenne (RIC), André a été l’un des plus déterminés
contradicteurs du projet ANRU. Toute sa vie il se sera engagé au service des
autres démontrant ses valeurs incontestables de solidarité et de démocratie.
Il a transmis un texte dimanche
15 novembre expliquant son choix que beaucoup ont alors découvert :
Les 120 signataires de
la tribune que publie France-info le 16 novembre 2020, dont le maire de
Grenoble, demandent l’instauration d’une taxe sur les ventes d’Amazon, qui est
le grand gagnant de la crise sanitaire.
« Nous affrontons une crise sans précédent qui a une nouvelle fois révélé les profondes inégalités de notre société. Les « premiers de corvées », très majoritairement des femmes, risquent leurs vies au quotidien, des dizaines de milliers de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi et un million de personnes supplémentaires sont passées sous le seuil de pauvreté en France.
Mais tout le monde n’est
pas affecté de la même manière. Amazon, le géant du e-commerce, apparaît comme
le grand gagnant de la crise. Depuis le début de l’année 2020, ses ventes ont explosé
et la fortune de Jeff Bezos a dépassé les 200 milliards de dollars.
On se souvient des emprunts toxiques contractés en 2006 par la Métro pour financer le stade des Alpes alors en construction (voir ici).
Ces prêts souscrits auprès de la banque DEXIA reprise depuis par les états français et belges étaient assortis d’une clause d’indexation de leur taux d’intérêt sur le rapport de l’euro sur le franc suisse. A l’époque ce pari fait sur les taux de change a été soigneusement caché aux élu-es qui n’ont pas pu voter en connaissance de cause. Malheureusement l’euro a baissé en dessous de la barrière fixée par les contrats et le taux d’intérêt s’est envolé vers les 15-20 % l’an dès 2010. Pour en savoir plus sur le mécanisme qui a poussé les collectivités dans les bras des banquiers les moins scrupuleux, lire l’interview de Patrick Saurin du CADTM.
Une victoire très importante
pour toutes celles et ceux qui se battent contre l’empoisonnement par les
herbicides. Le 21 octobre 2020, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la société
Monsanto dans le litige l’opposant à l’ancien agriculteur Paul
François.
Ce dernier avait inhalé par
accident les vapeurs d’un herbicide commercialisé par la société jusqu’à son
retrait du marché en 2007. Par un arrêt du 11 avril 2019, la Cour d’appel de
Lyon avait déclaré la société responsable du dommage subi par l’agriculteur sur
le fondement des articles 1245 et suivants du Code civil,
c’est-à-dire sur le fondement de la responsabilité du fait des produits
défectueux prévoyant que le producteur d’un produit est responsable des
dommages causés par un défaut de ce produit.
Il y avait de l’ordre de 250 participants à l’hommage pour le 17 octobre
1961 à Grenoble. L’hommage s’est terminé sur la passerelle qui mène au quartier
Saint laurent, où la manifestation aboutit chaque année et des fleurs sont
lancées dans l’Isère, en hommage aux manifestants.
De nombreux élus étaient présents, dont le maire de Echirolles, Renzo Sulli, et
le maire de Grenoble, Eric Piolle qui a pris la parole.
Apsys le promoteur privé du projet de centre
commercial Neyrpic à Saint Martin d’Hères
essaye de sauver son projet qui est en train de battre de l’aile. Il a obtenu
un nouveau permis de construire modificatif pout essayer d’éviter que son
permis ne soit annulé par la justice administrative. Et de plus, très inquiet
sur la rentabilité de son projet (du siècle dernier), il a essayé d’y intégrer
avec l’aide d’UGC un complexe cinématographique de 12 salles de 2300 fauteuils
afin de renforcer l’attractivité de son pôle commercial et de loisirs.
Mais l’affaire n’était pas
simple à imposer car il fallait passer par un avis favorable de la Commission
départementale d’aménagement cinématographique (CDACi) avant de pouvoir déposer
un permis de construire pour ce complexe cinématographique. Or cette dernière,
le 12 février 2020, a donné un avis très défavorable : 6 voix contre
(celles des représentants de la Métropole, de la Ville de Grenoble, du Scot, et
celles des trois experts) et deux voix pour (la Ville de Saint-Martin-d’Hères
et le Département).
La coordination Stop Bugey regroupe différentes associations antinucléaires de l’Ain, du Rhône, de Savoie, de l’Isère, de Saône-et-Loire et de Genève ; elle demande l’arrêt immédiat de la centrale de Bugey et s’oppose au projet d’EPR au Bugey.
« Après l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim, celle du Bugey devient la plus vieille de France. Outre son réacteur n°1 arrêté depuis 26 ans et dont le démantèlement est retardé au-delà de 2050, le site comprend 4 autres réacteurs en activité depuis plus de 40 ans, un Magasin Inter Régional (MIR) de combustibles neufs et ICEDA (Installation de Conditionnement et d’Entreposage de Déchets Activés), dont l’autorisation d’exploitation vient d’être accordée par l’ASN à EDF.
Les 4 plus vieux réacteurs
de France cumulent de nombreuses malfaçons (271) et de fréquents incidents qui
génèrent un fonctionnement par intermittence, voire des arrêts de très longues
durées.