La décision de supprimer la taxe d’habitation sur les résidences principales, a été prise par E. Macron sans aucune étude sur les conséquences que cela pouvait avoir sur certaines dotations de l’Etat aux collectivités.
L’association
des maires de France (AMF) a organisé le 31 octobre une rencontre de travail
avec un grand spécialiste des finances locales, Michel Klopfer pour essayer de
mesurer les conséquences de cette suppression.
Ce
dernier prévoit « tsunami à venir » sur les potentiels fiscaux qui
risque d’engendrer de grands « bouleversements » sur les dotations et
la péréquation des collectivités. Et comme il se doit ce sont les communes
pauvres qui risquent d’en payer le prix fort. Encore une preuve que E. Macron
est bien le président des riches ; mais que fait le délégué
interministériel contre la pauvreté ?
Voilà
un résumé d’une note de l’AMF à propos de la rencontre avec M. Klopfer :
M. Albouy, professeur de
finance à Grenoble Ecole de Management, a livré son analyse dans le Dauphiné
Libéré du 27 octobre, sur la situation financière de la ville de Grenoble. Il
ne peut pas être suspecté d’être proche de la majorité grenobloise, étant
adjoint au maire de Corenc, commune gérée par la droite. Il rejoint nos
analyses sur plusieurs points :
A Carignon laisse en 1995 les finances de la ville dégradées et dans une situation difficile. Et à propos de la dette de Grenoble il signale que cela remonte loin. Il suffit de voir la courbe de l’endettement de la ville depuis 1982 pour comprendre que c’est effectivement le maire corrompu qui a fait exploser la dette et qui recommencera si, par malheur, il revenait aux affaires.
Pour essayer de faire le point
sur l’incapacité d’EDF à réaliser l’EPR à Flamanville dans les temps impartis
et les budgets prévus, la direction d’EDF a demandé à M. Folz un rapport sur ce
qui s’est passé pour en arriver à cet échec industriel retentissant et qui n’a
pas fini d’avoir des conséquences lourdes pour EDF.
Le rapporteur, ex patron de PSA,
a rendu son rapport le 28 octobre. Il rappelle qu’en mai 2006, l’EPR de
Flamanville devait coûter 3,3 milliards d’euros (€ 2005) et que maintenant (et
ce n’est pas fini…) c’est 12, 4 milliards d’euros (€2005). Il devait être mis
en service industriel en juin 2012, maintenant ce ne sera pas avant 2023 s’il
n’est pas arrêté avant !
En
conclusion, le rapporteur écrit : « La construction de l’EPR de Flamanville
aura accumulé tant de surcoûts et de délais qu’elle ne peut être considérée que
comme un échec pour EDF…
Conformément à ses
engagements, la majorité municipale a organisé tout au long du mandat des
formations à la compréhension du budget de la ville et aussi des impôts locaux,
et ceci avant l’élaboration du budget annuel. Les citoyens qui le voulaient ont
donc pu réfléchir aux difficultés imposées par les différentes politiques
gouvernementales depuis mars 2014 aux finances des collectivités locales.
Au Conseil municipal du 4
novembre sera débattu le rapport d’orientation budgétaire (ROB) pour 2020.
Il s’avère que les finances de
la ville sont maintenant bloquées par les décisions gouvernementales, ce qui
complique fortement l’évolution des politiques publiques.
Le projet de loi de finances pour
l’année 2020 poursuit les attaques contre les collectivités locales par petites
touches insérées de manière discrète dans différents articles du projet de loi.
La disparition prochaine de la totalité de la taxe d’habitation (en 2023) est
présentée comme une aide au pouvoir d’achat mais pas pour tout le monde. De
nombreux habitants aux revenus très modestes n’y verront rien ou pas grand-chose
puisqu’ils étaient exonérés ou dégrevés de la taxe d’habitation. Cette
disparition impose au gouvernement de bloquer toute évolution de la taxe
d’habitation (TH) : à partir de 2020 il n’y aura plus d’évolution suivant
l’inflation des bases fiscales permettant le calcul de la taxe et donc les
communes vont perdre chaque année à partir de 2020 cette compensation de
l’inflation et pour toujours…
Devant la levée de boucliers des
associations d’élus, la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 7
octobre, a proposé de revaloriser les bases de la TH de 0,9 % en 2020 alors que
l’inflation estimée dans le projet de loi est de 1,3%. Donc c’est encore
insuffisant, même si c’est moins pire que le blocage proposé par le
gouvernement. Et pour les années suivantes rien n’est dit.
Il reste un grand flou sur la
compensation aux communes et aux intercommunalités de la disparition de la TH.
Le 1er
octobre, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES)
réagit au projet de loi de finances 2020 par un communiqué intitulé :
« Rentrée sociale : Le compte n’y est pas pour les entreprises de
l’économie sociale et solidaire »
« Alors que les entreprises
sociales et solidaires sont plébiscitées par les salariés et particulièrement
par les jeunes, elles souffrent d’un manque de reconnaissance important et
restent fragilisées notamment par la suppression des contrats aidés. L’UDES
tire la sonnette d’alarme et demande à ce que ces entreprises soient soutenues
dans leurs spécificités, pour continuer à être à l’avant-garde de l’innovation
sociale.
Sur le plan budgétaire, le projet de
loi de finances doit davantage soutenir les entreprises sociales et solidaires.
Comme il se doit, le projet de loi de finances pour
2020 (PLF 2020) a été présenté ce vendredi 27 septembre en conseil des ministres.
La loi de finances devra être votée avant fin décembre de l’année.
Côté économies par exemple, le projet de loi de
finances confirme le quasi-gel de la plupart des prestations sociales : comme
l’an dernier, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement
et les pensions de retraites supérieures à 2.000 euros ne seront revalorisées
que de 0,3%, largement moins que l’inflation. Le changement de calcul des APL
rapportera 1,3 milliards, ce qui sera en moins dans la poche des allocataires.
Les économies sur le dos des bailleurs sociaux continuent sans ralentir… La
volonté politique de restructurer en profondeur la gestion du logement social
et sa financiarisation est réaffirmée dans la PLF 2020.
En ce qui concerne les collectivités locales, la
soupe à la grimace va se poursuivre. Les dotations de l’Etat ne seront pas augmentées
de l’inflation, ce qui représente une perte d’environ 0,4 M€ de recettes pour
la ville de Grenoble.
Le 26 septembre, la mission sénatoriale, dont le
rapporteur est Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, a rendu son rapport qui réfléchissait
aux enjeux de la gratuité des transports collectifs. Après avoir interrogé l’ensemble
des collectivités qui la pratiquent et d’autres qui l’ont envisagée mais
écartée, elle en conclut que « La gratuité totale des transports collectifs
ne constitue ni une fausse ni une bonne idée en soi ; tout dépend dans quel but
elle est mise en œuvre. » La gratuité ne peut pas s’appliquer partout
et doit surtout être envisagée dans le cadre d’une réflexion globale sur la
politique de mobilité. Le rapport a été adopté à l’unanimité.
La mission a envoyé un questionnaire aux
collectivités qui ont mis en pratique la gratuité et à celles qui l’ont envisagée
ou écartée. Elle a également lancé une consultation en ligne qui a recueilli
plus de 10.500 réponses en un mois ce qui montre l’intérêt des citoyens pour
cette question.
A propos des grandes agglomérations dont celle de
Grenoble, le rapport fait les constats suivants :
Avec
la publication « Repères et références statistiques de la direction de
l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) » 2019 du
ministère de l’Education nationale, on peut répondre à la question : qui
finance l’éducation et l’enseignement en France ? Il y a globalement moins
d’écoles, mais toujours plus de dépenses pour les collectivités. Entre 2009 et 2018, le total du nombre d’écoles publiques (maternelles,
élémentaires et primaires) a diminué de 4 000, passant de 48 975 à 44 902.
Entre 2017 et 2018, ce nombre a encore diminué d’environ 400.
La
dépense intérieure d’éducation (DIE) était évaluée à 154,6 milliards d’euros en
2017, soit 6,7% du produit intérieur brut (PIB), un ratio en recul par rapport
au milieu des années 1990, où il atteignait 7,7%. La part consacrée à l’enseignement
du premier degré est actuellement au niveau de 1980, soit environ 29% de la DIE ;
la part du second degré est en baisse (38,8% en 2017, contre 43% en 1980), et
celle de l’enseignement supérieur en hausse (20,3% en 2017, contre 15,1% en 1980),
ceci s’explique par une hausse continue du nombre d’étudiants depuis dix ans.
La part de la formation continue est quant à elle en légère baisse : 11,6% en
1980 et 10,1% en 2017.
Le 10 septembre l’organisation OCDE basée à Paris a rendu un rapport
intitulé « Regards sur l’éducation
2019« , qui s’intéresse notamment au montant des dépenses par élève, à
la part de la richesse nationale des 37 pays membres consacrée à l’éducation ou
encore au total des dépenses publiques d’éducation.
La dépense annuelle moyenne par élève ou étudiant se monte à 9 460 euros
dans l’ensemble des pays de l’OCDE, avec de fortes disparités selon le niveau
d’enseignement. Ainsi, les dépenses par élève sont de l’ordre de 8 469 euros
dans l’enseignement primaire et atteignent 14 055 euros par étudiant dans
l’enseignement supérieur (tertiaire selon la terminologie de l’OCDE). En
moyenne, les pays de l’OCDE dépensent environ 1,7 fois plus par étudiant dans
le supérieur que par élève de l’enseignement non tertiaire (enseignement
primaire, secondaire et postsecondaire non tertiaire). La France se situe dans
la moyenne concernant les dépenses globales, par contre elle est à la traîne
dans le primaire et au-dessus pour le secondaire. Avec 6 860 euros par élève
dans le primaire, elle est en retard sur la moyenne des 37 pays membres (7 643
euros). Elle est revanche au-dessus de la moyenne pour le secondaire, avec une
dépense par élève de 10 918 euros, contre 8 994 en moyenne.
Pour une commune il y a séparation de l’ordonnateur
(le maire et ses délégués) et du comptable (le trésorier public). Le comptable
public a le monopole de la manutention des deniers publics, il n’est pas soumis
au maire et reste dans une dépendance limitée de sa tutelle qui est le ministre
des finances.
Conformément à la loi (code
des juridictions financières), le 7 juin 2019, la Chambre Régionale des Comptes
Auvergne-Rhône-Alpes (statuant en chambre plénière) a condamné le comptable
public de la ville de Grenoble, à reverser 170 716,23 € à la Ville, somme
augmentée des intérêts à partir du 5 février 2018. Le comptable a payé des
heures supplémentaires à de nombreux agents entre 2012 et 2015 et des
indemnités diverses alors qu’il ne disposait pas des pièces justificatives
imposés par la règlementation pour le faire. Les délibérations du Conseil
municipal, de décembre 2008 et 2009, étaient trop générales dans leur
formulation ou inexistantes, délibérations proposées par Mme Salat et M. Destot
(la majorité de droite et de « gauche » de 2008 à 2014).
Les choix budgétaires reflètent en chiffres les
priorités politiques définies par le Conseil municipal qui correspondent aux
valeurs portées par la majorité élue en 2014.
En tête de ces priorités, faire une ville
vivable pour tous, donc se préparer au changement climatique et tout faire pour
le minimiser, d’où la mobilisation pour la transition énergétique et écologique
à Grenoble et son agglomération, assurer la solidarité par des tarifications
sociales chaque fois que c’est possible, éviter d’augmenter les impôts locaux, développer
la participation citoyenne pour fédérer les énergies pour améliorer le vivre
ensemble.
Construire une ville émancipatrice, en particulier dans l’importance qu’elle accorde à l’éducation,
Construite une ville durable, en particulier dans l’ambition qu’elle porte à ses espaces publics et son bâti et qui se prépare à affronter le dérèglement climatique qui on le sait est plus rapide dans les Alpes qu’ailleurs,
Construire une ville solidaire et citoyenne, en particulier dans l’attention qu’elle porte aux plus fragiles et à ce qui fait société,
Faire « une Ville pour tous » tournée vers l’avenir, respectueuse de son histoire et de la diversité de ses quartiers et de ses habitants.
Le 1er juillet, le ministre de la
transition écologique a clôturé les assises de l’eau. Cette dernière phase a
été boudée par les associations environnementales. Nous avons insisté plusieurs
fois sur les attaques en direction des Agences de l’eau qui voient leurs
recettes provenant des usages domestiques amputées, pour financer la chasse et
la biodiversité. Ceci met en cause le grand principe : l’usager ne
paye que l’eau et rien d’autre, principe qui a été rappelé maintes fois par la
justice qui annulait les tarifs comprenant des charges autres que celles
liées au service réellement rendu à l’usager. Mais c’est la loi de finances de
l’Etat qui organise ce racket, donc c’est légalisé.
A la Métro, le groupe des élus « Métropole En
Transitions » a réagi vis-à-vis des déclarations du ministre par un
communiqué le 2 juillet 2019 des deux co-présidents, Francie Mégevand et
Eric Piolle :
Le 27 juin 2019, le Conseil syndical du SMTC a
adopté le compte administratif du SMTC pour l’année 2018. La situation est
stable mais reste tendue car le syndicat manque de recettes pour amplifier certaines
politiques, comme l’extension de la tarification sociale ou un meilleur service
rendu en améliorant encore plus le réseau de transport en commun.
Les recettes en fonctionnement sont dominées par
le versement transport (2% de la masse salariale) payé par les entreprises à
hauteur de 105 M€, les subventions des collectivités (Métro et département)
pour 22 M€ et 3,9 M€ de recettes diverses. Hors recettes exceptionnelles, les
recettes ont augmenté de 1,55% entre 2017 et 2018, soit à peine l’inflation.
Les 4 plus gros contributeurs au versement transport sont : le CHU, le CEA, l’Université Grenoble-Alpes et l’Académie de Grenoble,
établissements pour lesquels les versements dépassent les 2 M€.
Les usagers payent leur titre de transport à la
SEMITAG et non au SMTC, pour un montant de 37,4 M€ (soit un montant inférieur à
ce qui est prévu (40,6 M€) dans le contrat de délégation entre le SMTC et la
SEMITAG (société d’économie mixte à majorité SMTC). Ce montant de 37 M€ donne
la mesure du financement qu’il faudrait trouver pour que le réseau TAG soit
gratuit.
Au Conseil municipal du 17 juin, le compte
administratif 2018 (CA 2018) a été adopté. Il s’agit de la dernière
photographie disponible des finances de la Ville avant l’élection municipale de
2020. Contrairement au budget primitif qui est voté en fin d’année et qui n’est
que prévisionnel, le CA décrit de manière exacte et contrôlée par le trésorier
municipal (qui est agent de l’Etat), le détail des dépenses et des recettes de
fonctionnement et d’investissement de la commune durant l’année 2018. Pour
analyser correctement un compte administratif il faut faire une analyse sur
plusieurs années afin d’éviter des effets de dépenses ou recettes
exceptionnelles qui peuvent brouiller des évolutions d’une année sur l’autre,
c’est pourquoi le service financier de la Ville présente dans un document de
présentation les grands équilibres financiers sur plusieurs années.
Le Conseil de la Métropole vote le 24 mai le compte
administratif de l’année 2018, qui retrace la réalité les dépenses et les
recettes durant l’année 2018 pour l’ensemble de ses budgets : le budget
principal et 7 budgets annexes : collecte et traitement des déchets, eau
potable, assainissement, réseaux de chaleur, stationnement en ouvrage, locaux
économiques et opérations d’aménagement.
Les fondamentaux financiers des budgets de la Métro sont bons,
bien meilleurs que ceux de la plupart des communes car la structure des budgets
est très différente. Dans les communes les frais de personnels ont une
importance deux fois plus forte que pour l’intercommunalité et comme l’Etat
impose un blocage des dépenses de fonctionnement des collectivités et qu’à
effectif constant les frais de personnels évoluent plus vite que l’inflation,
les communes sont beaucoup plus impactées par les politiques d’austérité
imposées par les gouvernements successifs.
C’est le titre d’un rapport du 27 mai de la Cour des comptes transmis à la commission des finances de l’Assemblée nationale, qui insiste pour que la loi évolue afin de permettre un meilleur contrôle des élu·e·s sur ces sociétés.
« Si les SEM sont traditionnellement présentées comme des
sociétés très contrôlées, l’effectivité et la portée de ces contrôles doivent
être relativisées : ils sont peu assortis de sanctions et ne sont plus adaptés
au fonctionnement actuel des SEM. Ainsi, le manque de transparence
à l’égard des assemblées délibérantes des collectivités actionnaires est patent, alors même que les SEM
développent de plus en plus leurs activités en dehors du cadre et des objectifs
qui avaient présidé à leur création. »
Mais la Cour des
comptes fait ressortir que les SEM de logement (comme Grenoble Habitat) sont un
cas très particulier car elles sont soumises à des règles beaucoup plus
strictes imposées par le Code de la Construction et de l’Habitation (CCH) et
pourraient être un modèle pour les autres.
Le 2 avril 2019, une thèse de doctorat en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives a été
soutenue à l’Université de Rouen-Normandie par M. J. Moulard. La thèse est
intitulée : « Nouvelle ressource et évolution du business model
: une équation à plusieurs inconnues. Le cas des nouveaux stades du football
français ».
Entre 2008 et 2016, 13 nouveaux stades de football ont vu le jour :
8 constructions nouvelles à Grenoble, Le Mans, Le Havre, Valenciennes, Lille,
Nice, Bordeaux et Lyon et 5 rénovations de stade à Saint-Étienne, Marseille,
Lens, Toulouse et Paris. Ces stades sont propriété des collectivités publiques
sauf celui de l’OL à Lyon.
« Cette thèse évalue et explique l’impact
économique des nouveaux stades sur l’écosystème d’affaires du football
professionnel français. Entre 2008 et 2016, 13 nouvelles enceintes ont été
créées ou ont été rénovées. L’objectif visé par ce programme est de permettre
l’évolution des modèles de revenus des clubs, et en parallèle la baisse des
subventions publiques qui leur sont versées… »
Suite
à de nombreuses irrégularités dans la gestion des services publics de l’eau,
allant jusqu’à la corruption à Grenoble, pour permettre un enrichissement
personnel de l’ancien maire, la jurisprudence a systématiquement rappelé que
dans la facture d’eau potable, l’abonné au service ne devait payer que ce qui
correspond au service rendu (sauf si la loi autorise une dérogation). C’est la
fameuse devise « l’eau paye l’eau ».
Comme dérogation, il y a la « loi Brottes » permet au service de
l’eau de facturer une certaine aide sociale aux usagers en difficulté et la « loi
Oudin-Santini » pour
l’aide au développement, mais ce sont des dérogations de faibles montants.
Une
nouvelle dérogation existe depuis quelques années, ce sont les lois de finances
qui permettent à l’Etat de détourner des recettes des Agences de l’eau (payées
par les usagers domestique essentiellement) pour financer de la biodiversité et
les chasseurs. Ces pertes de recettes obligent les Agences de l’eau à diminuer
très fortement leurs aides aux services de l’eau et de l’assainissement.
L’attaque
contre le logement social a débuté en septembre 2017, quand Macron précise son
plan logement et la nécessité de réduire le nombre de bailleurs sociaux en leur
imposant des baisses de loyers (RLS) pour obliger les plus petits à se
rapprocher des plus gros et faire ainsi des économies en diminuant les APL pour
les locataires du logement social. Ceci n’était pas dans son programme
présidentiel. Donc priorité aux grands groupes privés et disparition des
bailleurs liés directement à des collectivités locales et donc plus de
politique du logement pilotée par les élus locaux, ce sera la mort des politiques
de proximité.
Dans « le Rouge et le Vert », nous avons
retracé semaines après semaines les détails de cette attaque frontale : la
préparation de la loi de finances 2018 votée fin décembre 2017 qui a mis en
place la réduction des loyers à partir de mars 2018 et la baisse des APL pour
les locataires du logement social, puis la loi ELAN qui amplifiera l’attaque…
Très vite la ville de Grenoble et la Métro ont pris la mesure du danger qui
atteignait de plein fouet ACTIS et moins Grenoble Habitat (GH). Voir par
exemple le vœu de la Métro du 10 novembre 2017 et les délibérations de juillet
2018 qui décident de la fusion ACTIS-GH après avoir examiné l’ensemble des
possibilités permettant de conserver dans l’agglomération un bailleur social
contrôlé par les élus et économiquement viable, c’est à dire pouvant remplir
correctement ses obligations vis-à-vis des locataires.