Le 9 décembre, de nombreux partis et mouvements
politiques de gauche, écologistes et citoyens grenoblois ont fait une
déclaration commune s’opposant clairement à la proposition de loi sur la sécurité
globale. Face aux mesures atteignant frontalement la vie privée, la liberté d’information,
en particulier à travers son article 24, les signataires proposent une
alternative à l’opportunisme sécuritaire du pouvoir macroniste : « La présence humaine, le dialogue, les politiques
globales, la refondation des missions de la police sont sur le long terme les
seules solutions pour « Garder la paix » plutôt que « Maintenir
l’Ordre » de la Cité. Le cauchemar du contrôle généralisé, les drones et la
reconnaissance faciale, l’interdiction du contrôle citoyen et journalistique
sur les actions de la police, ne font pas partie d’un projet républicain
véritable. »
Signataires : ADES, EELV, Ensemble! Grenoble Métropole, Génération.s, La France Insoumise, Réseau Citoyen Grenoble
Samedi 21 novembre à 16h ! Manifestation contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux minorisé.e.s de genre. Départ devant l’Hôpital « couple-enfants » à la Tronche. A l’appel du Planning Familial 38 et de nombreuses organisations. Manifestation autorisée par la préfecture.
Le 15 novembre 2020, André
Béranger a selon ses mots « tiré sa
révérence », ne supportant plus une maladie neuro-dégénérative qui
l’empêchait de vivre dignement. La veille, un rassemblement de soutien s’est déroulé
sous ses fenêtres pour un dernier hommage.
Inlassable défenseur de la
Villeneuve depuis sa création comme instituteur engagé dans un projet
pédagogique novateur, puis directeur de l’école des Charmes, enfin chef de file
des anti-démolitions de logements de la Villeneuve avec l’organisation du
référendum d’initiative citoyenne (RIC), André a été l’un des plus déterminés
contradicteurs du projet ANRU. Toute sa vie il se sera engagé au service des
autres démontrant ses valeurs incontestables de solidarité et de démocratie.
Il a transmis un texte dimanche
15 novembre expliquant son choix que beaucoup ont alors découvert :
Les 120 signataires de
la tribune que publie France-info le 16 novembre 2020, dont le maire de
Grenoble, demandent l’instauration d’une taxe sur les ventes d’Amazon, qui est
le grand gagnant de la crise sanitaire.
« Nous affrontons une crise sans précédent qui a une nouvelle fois révélé les profondes inégalités de notre société. Les « premiers de corvées », très majoritairement des femmes, risquent leurs vies au quotidien, des dizaines de milliers de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi et un million de personnes supplémentaires sont passées sous le seuil de pauvreté en France.
Mais tout le monde n’est
pas affecté de la même manière. Amazon, le géant du e-commerce, apparaît comme
le grand gagnant de la crise. Depuis le début de l’année 2020, ses ventes ont explosé
et la fortune de Jeff Bezos a dépassé les 200 milliards de dollars.
On se souvient des emprunts toxiques contractés en 2006 par la Métro pour financer le stade des Alpes alors en construction (voir ici).
Ces prêts souscrits auprès de la banque DEXIA reprise depuis par les états français et belges étaient assortis d’une clause d’indexation de leur taux d’intérêt sur le rapport de l’euro sur le franc suisse. A l’époque ce pari fait sur les taux de change a été soigneusement caché aux élu-es qui n’ont pas pu voter en connaissance de cause. Malheureusement l’euro a baissé en dessous de la barrière fixée par les contrats et le taux d’intérêt s’est envolé vers les 15-20 % l’an dès 2010. Pour en savoir plus sur le mécanisme qui a poussé les collectivités dans les bras des banquiers les moins scrupuleux, lire l’interview de Patrick Saurin du CADTM.
Une victoire très importante
pour toutes celles et ceux qui se battent contre l’empoisonnement par les
herbicides. Le 21 octobre 2020, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la société
Monsanto dans le litige l’opposant à l’ancien agriculteur Paul
François.
Ce dernier avait inhalé par
accident les vapeurs d’un herbicide commercialisé par la société jusqu’à son
retrait du marché en 2007. Par un arrêt du 11 avril 2019, la Cour d’appel de
Lyon avait déclaré la société responsable du dommage subi par l’agriculteur sur
le fondement des articles 1245 et suivants du Code civil,
c’est-à-dire sur le fondement de la responsabilité du fait des produits
défectueux prévoyant que le producteur d’un produit est responsable des
dommages causés par un défaut de ce produit.
Il y avait de l’ordre de 250 participants à l’hommage pour le 17 octobre
1961 à Grenoble. L’hommage s’est terminé sur la passerelle qui mène au quartier
Saint laurent, où la manifestation aboutit chaque année et des fleurs sont
lancées dans l’Isère, en hommage aux manifestants.
De nombreux élus étaient présents, dont le maire de Echirolles, Renzo Sulli, et
le maire de Grenoble, Eric Piolle qui a pris la parole.
Apsys le promoteur privé du projet de centre
commercial Neyrpic à Saint Martin d’Hères
essaye de sauver son projet qui est en train de battre de l’aile. Il a obtenu
un nouveau permis de construire modificatif pout essayer d’éviter que son
permis ne soit annulé par la justice administrative. Et de plus, très inquiet
sur la rentabilité de son projet (du siècle dernier), il a essayé d’y intégrer
avec l’aide d’UGC un complexe cinématographique de 12 salles de 2300 fauteuils
afin de renforcer l’attractivité de son pôle commercial et de loisirs.
Mais l’affaire n’était pas
simple à imposer car il fallait passer par un avis favorable de la Commission
départementale d’aménagement cinématographique (CDACi) avant de pouvoir déposer
un permis de construire pour ce complexe cinématographique. Or cette dernière,
le 12 février 2020, a donné un avis très défavorable : 6 voix contre
(celles des représentants de la Métropole, de la Ville de Grenoble, du Scot, et
celles des trois experts) et deux voix pour (la Ville de Saint-Martin-d’Hères
et le Département).
La coordination Stop Bugey regroupe différentes associations antinucléaires de l’Ain, du Rhône, de Savoie, de l’Isère, de Saône-et-Loire et de Genève ; elle demande l’arrêt immédiat de la centrale de Bugey et s’oppose au projet d’EPR au Bugey.
« Après l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim, celle du Bugey devient la plus vieille de France. Outre son réacteur n°1 arrêté depuis 26 ans et dont le démantèlement est retardé au-delà de 2050, le site comprend 4 autres réacteurs en activité depuis plus de 40 ans, un Magasin Inter Régional (MIR) de combustibles neufs et ICEDA (Installation de Conditionnement et d’Entreposage de Déchets Activés), dont l’autorisation d’exploitation vient d’être accordée par l’ASN à EDF.
Les 4 plus vieux réacteurs
de France cumulent de nombreuses malfaçons (271) et de fréquents incidents qui
génèrent un fonctionnement par intermittence, voire des arrêts de très longues
durées.
Depuis des années, la direction
de la Poste impose des fermetures de bureaux de Poste au motif qu’il y a de
moins en moins de personnes les utilisant, que tout se fait de plus en plus par
internet, que des machines remplacent les agents, qu’il est possible de transférer
des tâches à des commerçants…
Le bureau de Poste est très
souvent un lieu de proximité qui permet de recevoir des informations utiles, des
réclamations sur la qualité du service public qu’il est impossible, ou très
difficile d’avoir autrement et qui permet de lutter contre la fracture
numérique qui touche de nombreuses personnes. C’est aussi souvent le lieu
d’accès aux services de la Banque Postale….
Depuis des années à Grenoble
un collectif J’aime ma poste avec d’autres associations, syndicats, élu-es…
se mobilise pour éviter cette destruction du service public postal. Les
mobilisations ont permis d’éviter pour l’instant certaines fermetures de
bureaux que voulait imposer la direction de la Poste.
Dès
le lancement de ce projet pharaonique il y a plus de 10 ans, la mobilisation
pour le bloquer a été sans faille. Manifestations, occupation du terrain, recours
administratifs…ont eu raison de la société Pierre et Vacances qui pourtant a
mobilisé d’importants moyens et qui a été activement soutenue par la
municipalité de Roybon, le Département (à majorité PS puis de droite), le
Conseil Régional (à majorité PS puis de droite) et l’Etat. Nous saluons cette
longue mobilisation, notamment des associations qui n’ont jamais abandonné les
recours contre les arrêtés du préfet de l’Isère. Ce blocage par la justice
montre que l’arme du droit peut être très efficace. Espérons que cet abandon va
obliger les acteurs publics et privés à rechercher des alternatives à ce type
de développement destructeur de l’environnement.
Pour
se replonger dans l’histoire de cette lutte on peut visiter le site de
l’association « Pour les Chambaran sans center parcs » née en
décembre 2009 pour s’opposer à ce projet et qui a été le fer de lance local de
la résistance :
Cela n’a pas tardé, le
nouveau maire de Lyon dénonce l’absurdité du projet de tunnel ferroviaire Lyon-Turin.
Les opposants historiques à ce projet, dont Daniel Ibanez, ont rappelé à cette
occasion que ce projet était une stupidité économique, une imposture écologique
et un scandale démocratique.
« Le nouveau maire de
Lyon dénonce l’absurdité du LYON-TURIN Comme la haute administration unanime et
la Cour des Comptes de l’UE
Le nouveau maire de Lyon,
Grégory Doucet, vient de dénoncer l’absurdité de la ligne TGV Lyon-Turin alors
qu’il existe déjà entre Lyon et Turin une infrastructure ferroviaire suffisante
et largement sous-utilisée ; il ajoute « faire croire qu’avec le TGV nous relancerons
l’activité est absurde ». Cette position de Grégory Doucet est responsable, il
reprend à son compte le contenu des rapports unanimes depuis plus de 20 ans, en
commençant par le premier rapport du Conseil Général des Ponts et Chaussées de
1998, suivi par de nombreux autres rapports, de la Cour des Comptes, de l’Inspection
Générale des Finances, ou du Conseil d’Orientation des Infrastructures en
février 2018
Le
Conseil d’Etat vient de refuser à « Pierre et Vacances », promoteur
du très mauvais projet de Center parcs à Roybon, de transmettre une QPC au
Conseil constitutionnel. Ce promoteur essaye d’échapper aux exigences des lois
sur l’environnement qui imposent que lorsqu’il y a destruction de zones
humides, le promoteur est obligé de compenser cette perte. Un changement
législatif qui gênait le promoteur a eu lieu récemment, c’est pourquoi il a
essayé de mettre en cause cette loi en déposant une question prioritaire de
constitutionnalité (QPC).
La
Cour Administrative d’Appel de Lyon a décidé le 21 mai 2019 de mettre en place
un collège d’experts avec pour mission de préciser cette question cruciale des
zones humides, la tentative de la QPC était d’enrayer ce processus d’expertise.
C’est raté !
Le
projet Lyon-Turin est épinglé par un rapport de la Cour des comptes européenne
pour son retard, l’augmentation des coûts, son risque de non-rentabilité et son
remboursement hypothétique du CO2 dépensé pour sa construction.
Le
rapport s’intitule : « Rapport spécial Infrastructures de
transport de l’UE : accélérer la mise en œuvre des mégaprojets pour générer
l’effet de réseau dans les délais prévus ».
Concernant le projet très contesté de liaison ferroviaire Lyon-Turin, sa
réalisation accuse un retard de 15 ans, et ses coûts ont beaucoup
augmenté : de 4,4 milliards d’euros, à savoir 85% par rapport à
l’estimation initiale. La Cour pointe des prévisions de trafic trop
optimistes, les volumes de trafic réels s’écartent notablement de ceux prévus,
et il existe un risque élevé de surestimation des effets positifs de la
multi-modalité.
L’Union de Quartier Berriat-St-Bruno-Europole, le
Collectif des Usagers des Cliniques Mutualistes, Les Amis des Cliniques
Mutualistes et Le Groupe Hospitalier d’Intérêt Collectif de Grenoble ont envoyé
un communiqué le 22 mai demandant que la vente de GHM ne soit pas faite au
profit de Vivalto ou de Doctegestion qui font partie du secteur privé lucratif
et estiment que le projet porté par l’AGDUC (Association Grenobloise pour la
Dialyse des Urémiques Chroniques) qui fait partie du secteur non lucratif est
acceptable.
L’AGDUC a passé un accord de partenariat avec le CHU,
ce qui renforce cette solution qui est soutenue par les collectivités locales,
Ville, Métro et Département.
L’agriculteur militant Cédric Herrou vivant près de la
frontière franco-italienne avait été relaxé le 13 mai 2020 par la Cour d’appel
de Lyon, composée de magistrats.
Mais cela n’a pas plu au
gouvernement et le parquet général de Lyon, qui n’est pas un magistrat mais un
organe dépendant du gouvernement par la ministre de la justice, se pourvoit en
cassation contre la relaxe de Cédric Herrou pour aide humaniste aux migrants.
« Ce pourvoi relève d’un acharnement ridicule et
consternant », a commenté
l’avocate de M. Herrou, Sabrina Goldman, déplorant « tout ce
temps et tous ces moyens mis au service des poursuites contre Cédric Herrou par
la justice ».
De
très nombreux appels proposent des voies pour construire « un monde
d’après » qui tire les leçons de l’épidémie.
Une
initiative intéressante est mise en place pour compiler les nombreuses
propositions issues de divers collectifs qui réfléchissent au monde d’après
cette crise.
Le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes a piloté à la mobilisation pour sauver la ligne ferroviaire Grenoble-Gap. Il indique la réalisation d’un reportage sur l’épopée de la sauvegarde de la ligne et une émission sur France 3 le 30 avril en soirée.
Le
reportage est réalisé par Justine Martine : « les Hautes-Alpes coupées du reste de la France en 2021.
Même si la ligne Grenoble-Gap est sauvée de la fermeture définitive, ses
défenseurs restent mobilisés. Aucun train ne desservira les Hautes-Alpes à
l’été 2021. Les trois lignes reliant le département au reste de la France
seront en travaux. L’enclavement menace l’économie haut-alpine qui repose
essentiellement sur le tourisme.
Des organisations ont lancé le
7 avril un appel et une pétition nationale pour proposer des mesures urgentes
et à plus long terme, porteuses de profonds changements politiques. Cet appel
est signé par : ATTAC, la CGT, les Amis de la Terre, la FSU, la Confédération
paysanne, Greenpeace, Oxfam France, Solidaires, 350.org, ANV-COP21, CCFD Terre
solidaire, Alternatiba, Convergence Services publics, Copernic, Reclaim France,
UNEF.
L’Affaire du siècle regroupe 4 associations : Notre affaire à tous, Greenpeace, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France. Elles ont déposé un recours contre l’Etat pour inaction climatique devant le tribunal administratif de Paris. Elles ont mis au point un calcul pour connaitre le moment où la France atteindrait la neutralité carbone.
Elles indiquent
que le 5 mars 2020 notre pays est à découvert climatique, c’est devenu le jour
du « Dérèglement ». En deux mois et 5 jours, la France a épuisé
toute l’épargne carbone dont elle bénéficie pour une année complète, si elle
respecte son objectif de neutralité carbone. Les calculs établis par un cabinet
indépendant le montrent : au rythme actuel, la neutralité carbone ne sera
atteinte qu’en… 2085 ! Les progrès sont beaucoup trop lents.